Le Leica M3 n’a pas de cellule. Et c’est très bien comme ça.
Pas d’indicateur, pas de diode, pas d’aiguille. On se débrouille. On observe la lumière, on la ressent. On fait confiance à l’expérience, ou à la chance.
Mais parfois, on aimerait quand même un petit coup de pouce. Pas pour photographier plus vite, mais pour photographier plus serein. Une expo bien calée, sans sortir le téléphone, sans faire un calcul mental approximatif, sans perdre le fil du moment.
Pendant un temps, j’ai utilisé une cellule TTArtisan. Pas mal, pratique, un peu rustique. Je m’en contentais. Et puis je suis tombé sur le Keks M-Meter.
Un accessoire simple, bien pensé, et discret. Un petit objet qui ne paie pas de mine, mais qui transforme l’usage de mon M3 sans rien trahir de son esprit.
Comme un air de famille

Le principe n’est pas nouveau.
Leica avait déjà proposé, dès la fin des années 50, le Leicameter. Une cellule externe à glisser sur la griffe du boîtier, qui venait s’accoupler mécaniquement à la bague des vitesses. On tournait une molette, une aiguille se déplaçait, et on ajustait jusqu’à obtenir une expo correcte.
Simple, intégré, élégant… sur le papier.



Mais aujourd’hui, ces Leicameter sont devenus des accessoires de collection. Beaucoup sont capricieux, imprécis, ou tout simplement hors d’usage. Et ceux qui fonctionnent encore affichent souvent un prix déraisonnable.
Le Keks M-Meter, lui, reprend le même principe, mais avec un capteur moderne, un écran lisible, et une logique plus fluide. Une vraie cellule de terrain, pensée pour les Leica M sans cellule intégrée : M3, M2, M4, MA… et tous ceux qui n’aiment pas dépendre d’un smartphone.



Tout est là, sauf l’aiguille
Le M-Meter se fixe sur la griffe porte-accessoire du Leica, comme un flash.
Sa molette de sélection de vitesse vient se caler sur celle du boîtier. Et quand on la tourne, on règle directement la vitesse de l’appareil. Pas besoin de reporter la mesure. Pas besoin de jongler entre deux interfaces. L’affichage OLED indique l’ouverture correspondante. Un geste suffit.

L’écran est très lisible, même en plein jour.
La cellule se recharge en USB-C, tient plusieurs sorties sans broncher, et propose tout ce qu’il faut : réglage ISO (de 6 à 3200), pas d’exposition (1/3, 1/2, entier), compensation, et même une mesure EV directe.

Le tout dans un boîtier compact, discret, bien fini, qui ne dénature pas le look du M3, ce qui, avouons-le, est un critère à part entière.
Sur le terrain, ça change quoi ?
Sur le terrain, l’apport est surtout dans la fluidité. Quand la lumière change vite, en passant de l’ombre au soleil ou d’un intérieur à l’extérieur, le réglage se fait presque instinctivement. L’intérêt n’est pas d’automatiser quoi que ce soit, mais plutôt de sécuriser l’exposition. On reste pleinement acteur de ses réglages, simplement avec un point de départ fiable. C’est rassurant, surtout en argentique, où chaque image compte et où l’erreur ne se corrige pas après coup.


Et puis, assez vite, l’accessoire se fait oublier. Il ne gêne ni la prise en main, ni la visée, et ne donne pas la sensation d’ajouter un élément superflu. Une fois en place, il s’intègre naturellement au boîtier, presque comme s’il avait toujours été là.
Faut-il craquer sur le Keks M-Meter ?
Non. On peut très bien vivre sans. Mais depuis que je l’ai, je ne l’ai plus enlevé.


C’est un accessoire qui respecte la philosophie du Leica M : tout est manuel, mais tout est logique. Il n’ajoute rien d’inutile, ne prend aucune décision à ta place. Il se contente d’indiquer la lumière, et de le faire bien.
Si l’on cherche une cellule moderne, simple et bien intégrée, sans dénaturer un boîtier argentique ni le transformer en objet trop complexe, le Keks M-Meter fait clairement partie des options à considérer. Il va à l’essentiel, sans chercher à en faire plus que nécessaire.

C’est aussi un accessoire qui parlera à ceux qui attachent de l’importance au dessin, à la sobriété et à l’usage. Un objet discret, pensé pour durer, que l’on monte sur son boîtier sans arrière-pensée et que l’on finit par garder, tout simplement parce qu’il remplit bien son rôle.


