Tous les appareils photo argentiques ne sont pas équipés d’une cellule intégrée pour mesurer la lumière. C’est même ce qui fait le charme de certains boîtiers comme le Leica M3 ou le Hasselblad 500 C/M. Mais comment s’assurer d’une bonne exposition sans aide électronique ? Voici les méthodes que j’utilise : cellule externe, application mobile et la bonne vieille règle du Sunny 16.
Pourquoi mesurer la lumière en argentique ?
En photographie argentique, chaque photo compte. Une exposition ratée ne se corrige pas en post-production comme en numérique. Il est donc essentiel de bien évaluer la lumière. D’autant plus que les appareils sans cellule n’ont pas de piles : pas de batterie à charger, pas de risque de panne. Vous êtes totalement autonome, mais cela implique de savoir comment exposer correctement.
Cellule externe TTArtisan Light Meter II : compacte et efficace

Il existe de nombreuses cellules externes sur le marché. Pour ma part, j’utilise la TTArtisan Light Meter II, un petit posemètre qui se fixe sur la griffe flash de mon Leica M3. Elle fonctionne avec une pile CR1632 et offre un bon compromis entre compacité et efficacité.
La cellule dispose de deux molettes :
- La première permet de régler la sensibilité ISO, puis d’ajuster l’ouverture de f/1 à f/22.
- La deuxième molette sert à sélectionner la vitesse d’obturation, allant de 1 seconde à 1/2000 s.


On commence par appuyer sur le bouton à l’arrière pour lancer la mesure. Trois indicateurs lumineux apparaissent :
- + : surexposition
- – : sous-exposition
- Rond vert : exposition correcte
Il suffit ensuite d’ajuster les réglages jusqu’à obtenir l’exposition correcte (rond vert). Bien sûr, d’autres cellules externes existent, certaines plus professionnelles (comme les Gossen ou Sekonic), mais la TTArtisan a l’avantage de la simplicité et de la discrétion. Elle mesure la lumière réfléchie, ce qui est largement suffisant en ce qui me concerne pour la photo de rue ou les balades photo.
Lightme : la cellule dans la poche
Il existe également de nombreuses applications de mesure de lumière pour smartphone. J’utilise Lightme sur iOS pour sa simplicité d’utilisation. Elle permet de régler les ISO, l’ouverture et la vitesse pour obtenir une lecture fiable. D’autres applis comme Lux ou Pocket Light Meter peuvent aussi convenir selon les besoins.

Avec mon Hasselblad 500 C/M, Lightme me rend souvent service. C’est pratique, toujours à portée de main, et suffisamment précis pour la majorité des situations courantes.
La règle du Sunny 16 : l’estimation à l’ancienne
La règle du Sunny 16 est un classique de la photographie argentique. Elle permet d’estimer l’exposition sans cellule.
Le principe :
- En plein soleil : ouverture à f/16 et vitesse inverse de l’ISO (ex : 1/100 s pour une pellicule 100 ISO).
- Conditions nuageuses : ouvrir d’un stop (f/11, f/8, etc.)

Cette règle repose sur la notion de stops de lumière. Chaque stop correspond à un doublement ou une division par deux de la quantité de lumière reçue. Modifier l’ouverture d’un stop, changer la vitesse ou utiliser une pellicule plus sensible a le même impact : il faut compenser ailleurs pour garder la bonne exposition.
Exemples :
- Ouvrir de f/16 à f/11 = +1 stop (deux fois plus de lumière)
- Passer de 1/250 à 1/125 s = +1 stop
- Passer d’ISO 100 à ISO 200 = +1 stop
Je ne maîtrise pas encore parfaitement la règle du Sunny 16 et il m’arrive souvent que mes estimations soient… à côté de la plaque. Mais c’est aussi ce qui en fait tout l’intérêt. À chaque sortie, je me prends au jeu d’estimer mon exposition à l’œil, puis de vérifier le résultat avec l’application Lightme si nécessaire. C’est une manière ludique de progresser.
Quelle méthode choisir ?
Cela dépendra de votre approche et de vos habitudes :
- Cellule externe (comme la TTArtisan Light Meter II) : parfaite pour ceux qui souhaitent une solution physique, rapide, sans sortir leur téléphone, tout en restant fidèles à l’esprit des boîtiers mécaniques.
- Application mobile (comme Lightme) : idéale pour une mesure précise sans investissement supplémentaire. Pratique pour vérifier ses réglages à la volée.
- Sunny 16 : la méthode la plus épurée. Elle développe votre regard et vous apprend à “sentir” la lumière, mais demande un peu d’expérience (ou de patience).
Il existe bien sûr d’autres solutions, plus professionnelles ou spécifiques, mais ces trois méthodes couvrent déjà la majorité de mes besoins en photographie argentique.
Conclusion
Mesurer la lumière sans cellule intégrée n’est pas si compliqué. C’est même un excellent exercice pour développer son œil et son intuition. Que vous optiez pour une cellule externe, une application mobile ou la règle du Sunny 16, vous apprendrez à mieux observer la lumière et à adapter votre prise de vue en conséquence.
Pour aller plus loin, consultez nos articles sur le triangle d’exposition (ISO, ouverture, vitesse) et la règle du Sunny 16 en détail.