Le Yashica Mat 124G est un TLR moyen format simple, fiable et accessible. Idéal pour découvrir la photographie argentique en 6x6 avec un viseur poitrine.

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Le Yashica Mat 124G a été mon tout premier pas dans l’univers du moyen format. C’est avec lui que j’ai découvert le plaisir (et les exigences) des négatifs 6×6. J’ai adoré cet appareil dès mes premières pellicules, tant il rend la photographie simple, intuitive et agréable. Depuis, j’ai aussi craqué pour un Hasselblad 500 C/M, plus sophistiqué… mais le Yashica reste un compagnon fidèle, toujours prêt à reprendre du service.

Histoire et héritage

Le Yashica Mat 124G est lancé en 1970 et représente l’aboutissement de la série Yashica Mat. Il s’inspire directement des Rolleiflex, mais avec l’ambition de proposer un TLR (Twin Lens Reflex) plus accessible. Le « G » de son nom fait référence aux contacts dorés utilisés dans la cellule CdS intégrée.

Publicité des années 1970 montrant le Yashica Mat-124G aux côtés d’appareils Reflex Yashica, avec le slogan “Photography the Yashica way”.
La gamme Yashica des années 70, du télémétrique au moyen format.

Produit jusqu’en 1986, le 124G est devenu une référence pour qui veut découvrir le moyen format sans se ruiner. Robuste, fiable, simple d’utilisation, il a séduit de nombreux photographes désireux d’accéder à la qualité du 6×6.

Le principe des TLR : pourquoi deux objectifs ?

Le Yashica est un Twin Lens Reflex (TLR), c’est-à-dire un appareil à deux objectifs. Le principe est simple : l’objectif inférieur est celui qui prend la photo, tandis que l’objectif supérieur est dédié à la visée. On regarde donc l’image projetée sur un dépoli via un viseur poitrine, ce qui offre une visée claire et permanente, même au moment du déclenchement.

Ce système a plusieurs avantages : il évite l’assombrissement de l’image à la prise de vue (contrairement aux reflex), il est mécaniquement plus simple et silencieux, et il favorise un format compact pour un moyen format. En revanche, il faut garder en tête le décalage de parallaxe, surtout en photographie rapprochée.

Prise en main et spécificités du Yashica Mat 124G

L’une des grandes joies du Yashica Mat 124G, c’est l’expérience de la visée poitrine. On ouvre le capot, et on découvre une grande image lumineuse, facilitée par une lentille de Fresnel et un stigmomètre central qui aide à la mise au point précise.

L’appareil est équipé d’un objectif Yashinon 80mm f/3.5, réputé pour son piqué et son rendu doux et naturel. Il convient aussi bien au portrait qu’au paysage.

Quelques caractéristiques techniques :

  • Type : TLR moyen format 6×6
  • Objectif : Yashinon 80mm f/3.5
  • Mise au point : manuelle avec stigmomètre
  • Cellule intégrée : CdS (nécessitant la pile adaptée)
  • Vitesse d’obturation : 1s à 1/500s + pose B
  • Chargement : Film 120 (et 220)

À l’usage : une simplicité qui fait du bien

Le Yashica m’a séduit par sa prise en main immédiate. Il invite à ralentir, à composer soigneusement. La visée poitrine est une expérience à part : on adopte une posture plus discrète, parfaite pour les portraits ou la photo de rue.

La mise au point est intuitive grâce au stigmomètre, et la cellule intégrée permet de s’en sortir facilement, à condition qu’elle fonctionne bien. Sinon, la règle du Sunny 16 fait parfaitement l’affaire.

L’optique Yashinon délivre un rendu très plaisant : doux mais précis, avec un joli bokeh et une belle restitution des tons. Même les paysages prennent une autre dimension sur ce format carré.

Pourquoi je l’utilise moins aujourd’hui

Depuis que j’ai acquis un Hasselblad 500 C/M, le Yashica Mat 124G sort moins souvent. Le Hasselblad m’offre une visée encore plus lumineuse, une modularité plus poussée, et un plaisir mécanique certain. Mais il est aussi plus encombrant.

Le Yashica, lui, reste un appareil léger, simple, attachant, que je ressors pour des balades décontractées où je veux profiter du moyen format sans m’encombrer.

Ce qu’il faut avoir en tête avant d’acheter

Le Yashica Mat 124G est robuste, mais quelques points méritent vigilance :

  • La cellule CdS peut être capricieuse (prévoir une pile adaptée ou l’utiliser sans).
  • Les vitesses lentes peuvent fatiguer.
  • Vérifier le bon fonctionnement du mécanisme d’armement et du déclencheur.

Il reste malgré tout une porte d’entrée idéale vers le moyen format. Accessible, fiable, et capable de produire des images magnifiques, il représente une alternative séduisante face aux Rolleiflex ou Hasselblad.

Mon avis personnel

Le Yashica Mat 124G est un excellent moyen d’accéder au moyen format. Il est accessible, agréable à utiliser, et il vous accompagnera dans l’apprentissage d’un format qui pousse naturellement à soigner ses compositions.

Même si le Hasselblad l’a éclipsé dans mon utilisation quotidienne, le Yashica garde une place à part : c’est un appareil simple, attachant, qui me rappelle à chaque déclenchement le plaisir des choses simples en photographie.

Voir la galerie Yashica Mat 124G

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(Re)découverte de la photographie argentique par un amateur pas très doué… mais plein de bonne volonté !