Samedi matin, 9 h. Le ciel est un peu gris, les rues de Nantes encore calmes, mais j’ai hâte.
Depuis que j’ai rejoint le Photo Club Nantais cette année, j’avais envie de participer à une sortie photo collective.
Et cette première expérience m’a plus que convaincu : une petite heure de marche dans le quartier des Olivettes, des échanges spontanés, et le plaisir simple de photographier ensemble. Une dizaine de passionnés, des appareils (argentiques exclusivement) pendus au cou, des sourires dès les premières minutes, et cette complicité immédiate entre gens qui partagent le même plaisir.

On parle pellicules, boîtiers, expérience, et parfois, on se prête même un appareil ou une pellicule “pour voir”.
C’est un autre rythme : on observe, on attend les autres, on discute, on rit… et mine de rien, on photographie autrement.




Le Photo Club Nantais
Le Photo Club Nantais (ou PCN), c’est une institution locale (créé en… 1924 !), mais avec un esprit toujours curieux et ouvert.
Le club réunit des photographes de tous niveaux et de tous styles : argentique, numérique, noir et blanc, couleur, studio, street, nature… tout y passe.

Des ateliers, des expositions, des critiques d’images, des sorties : de quoi apprendre, partager, et progresser sans se prendre trop au sérieux. Et pour une première année, je découvre à quel point ce genre de collectif peut donner un souffle nouveau à une passion souvent solitaire.

Photographier ensemble, un drôle d’exercice
Je suis d’ordinaire plutôt du genre à partir seul avec un appareil en poche, à mon rythme, sans but précis.
Ce matin-là, j’avais choisi mon Rollei 35 S, idéal pour cet exercice parce qu’il tient dans la poche et se fait oublier. Je l’avais chargé d’une Kodak T-Max 400 périmée, avec une petite contrainte personnelle : finir la pellicule pendant la sortie. Un exercice simple, mais efficace pour s’obliger à regarder autrement, à déclencher plus spontanément, sans trop tergiverser. Ce qui n’est clairement pas mon habitude.


Photographier en groupe, c’est accepter que le regard des autres influence le sien. On s’arrête devant la même façade, on cadre différemment, on compare les approches. Et on découvre que dix personnes peuvent photographier le même coin de rue sans jamais produire la même image. Une démarche à la fois (un peu) déstabilisante mais surtout très enrichissante, qui pousse à sortir de ses habitudes et à questionner sa propre façon de voir.


Café et pellicules
La balade s’est achevée comme il se doit : autour d’un bon café au Lieu Unique, à deux pas de la tour LU. Les discussions ont continué : travail en série, labo maison, projets photo, et un peu de technique, forcément.


Mais surtout, cette ambiance bienveillante et joyeuse, celle qui donne envie de ressortir le week-end suivant, pellicule neuve dans le boîtier.


Finalement, photographier à plusieurs, c’est un peu comme développer ses images avec d’autres : le résultat reste personnel, mais l’expérience, elle, se partage.


Mes photos ne sont pas terribles. Mais ce n’est pas le plus important.
Le café, lui, était très bon.